Ni vu ni connu
Ça nous
file entre les doigts.
Musique se prend dans la gouache, et l’écrit dans la danse,
et la photo défie le verbe ? Tout se tient comme ça,
d’un rien ? Action !
Forge 3, novembre et
décembre : presque chaque “pièce”, plus ou moins
visible (ou audible…), est faite à plusieurs
mains, de plusieurs
mains.
Surtout : circulation
fluide. Et tout le monde
est flou (main pour pied, voix, langue, ou main rebelote,
ou pied pour main etc.) ― tout le monde à la manœuvre.
Une aventure humaine, toute simple, est au cœur du travail
ici réalisé ― constamment rouvert, décousu, reprisé.
Le propos se cache. Il se dérobe. Il ne tient pas en place.
Nous allons à la découverte. « Ce que je fais
m’apprend ce que je cherche », disait Soulages,
récemment.
Partout, tirant les fils, petit poucet, ludion, feu follet,
clown souvent… ou petit chaperon rouge, c’est
peut-être l’hippo
que
Denis rencontra ! Il nous le présenta et nous avons
fait route (Groupe à pied). Mais l’hippo se dédouble…
Denis saura dévoiler à chacun le « à la mare »
(hippopotame toujours, blanchi ou rose) et le nomade
(orange ou rouge).
À propos (!) : lipo,
eh oui (vieille racine grecque), c’est ce qui manque, ce
que l’on manque.
Et cette équipée : Que
carriole en serait une sorte
de carnet de bord, de tout au bord. Chaque polyphonie,
aussi. Quant aux objets, traces, papiers, images, il y
a les originaux (Forge 3, de haut en bas) et les multiples
(qui font l’album).
Tout est là : comment « c’est fait »,
comment ça prend forme, comment ça se défait, revient, et
ainsi de suite. Mais pas trop de « pourquoi », ou
de « où ». On se fait moins mal.
Le Groupe à pied, quelle identité (c’est dans l’air du
temps) ?
L’hippo le sait-il ?
Jq.-P. Amée, pour le Groupe à pied